L’école est un lieu où les enfants passent un grand nombre d’heures entre 5 et 18 ans. Un bon nombre d’adultes y travaillent aussi, parfois pendant plus de 35 ans. Dans ce contexte, les relations humaines y sont complexes, teintées de plaisir, de partages, d’apprentissages et en même temps, de pouvoir, de punitions, de récompenses et d’échecs.
Dans ce cadre, la CNV peut apporter un moyen de vivre ces relations dans le respect des besoins de chacune des personnes, enfants ou adultes, qui y vivent ensemble. Quand la CNV imprègne le milieu scolaire, le personnel, les enfants et même l’institution qu’est l’école expérimentent une manière différente d’exercer le pouvoir et profitent d’un plus grand respect de chacun pour un meilleur vivre ensemble au quotidien. Il est alors possible de façonner des citoyens et citoyennes responsables qui sauront se manifester, prendre position et contribuer à une évolution vers une société libre et bienveillante pour tous.
Témoignage de Pauline Major – Formatrice certifiée du CNVC
Enseignante au secondaire avec les 14-15 ans, j’aimais beaucoup mon travail et j’y trouvais de quoi contribuer à mon besoin d’accomplissement. Cependant enseigner me demandait énormément d’énergie.
En 2005, Marcelle Bélanger et Robert Bouchard ont offert l’atelier d’introduction à la CNV à mon école secondaire. Au sortir de l’atelier, j’avais compris combien il était important pour moi d’identifier mes besoins et surtout de m’en occuper. J’avais aussi en main un moyen pour améliorer mes communications.
Je me souviens de mon retour en classe le lendemain. Mes élèves ont pris place et tout à coup, j’ai eu une révélation : mes élèves étaient comme moi, ils cherchaient à combler leurs besoins souvent de manière maladroite. Leurs actions n’étaient pas dirigées contre moi, mais pour leur bien-être, même s’ils n’en étaient pas conscients. À partir de ce jour, enseigner m’a demandé beaucoup moins d’énergie parce que j’avais vécu un changement de paradigme : j’étais passée du jugement à une approche basée sur les besoins comme sources de mes actions et de celles de mes élèves.
Je n’ai pas enseigné la Communication NonViolente à mes élèves, mais j’ai complètement changé ma façon de les voir et j’ai beaucoup travaillé à mon épanouissement personnel. Dans mon travail je suis passé de « prof qui corrige » à « prof qui soutient » pour une meilleure réussite de mes élèves et un climat de classe plus détendu. Ce changement m’a aussi permis de compléter mes 35 ans d’enseignement avant de prendre ma retraite avec le sentiment du devoir accompli. Je crois profondément que chaque prof qui apprend la CNV contribue au changement social puisque les enfants apprendront par osmose cette façon différente d’être au monde.
