La relation amoureuse est un terrain exceptionnel pour vivre la CNV. N’est-ce pas la personne avec qui nous avons le plus de proximité et d’intimité? Nous partageons le plus notre quotidien? Nous nous montrons avec le moins de masques?

Prenez un pas de recul et réfléchissez à des situations où vous avez vécu de la frustration ou de la déception en lien avec votre relation amoureuse.

Lisez cet extrait (caricaturé) d’une conversation, et faites des parallèles avec vos situations, par exemple quand l’autre vous dit « non » :

– « Si tu ne fais pas ce que je te demande, je ne suis pas sûr de pouvoir t’aimer encore. »

– « … »

– « Mais au fond, toi, si tu refuses, je me demande : est-ce que tu m’aimes vraiment ? »

– « Quand ? »

– « Quand ?!! Et bien maintenant, en ce moment, m’aimes-tu ?! »

– « Non, pas maintenant… »

Bien que ces phrases soient rarement exprimées ainsi dans la vie de tous les jours, il est question d’amour dans ce type de relation. En CNV, il y a une distinction très claire entre deux types d’amour : l’amour en tant que sentiment et l’amour en tant que besoin.

L’amour en tant que sentiment change en fonction de mon état, des circonstances. C’est une sensation fluctuante, comme le sont les émotions !  Il arrive qu’en relation, nous « n’aimions pas » l’autre, nous ne sentons pas pour l’autre à un moment donné, cette douce chaleur, cet élan du cœur, pour toutes sortes de raison, un geste manqué ou un état qui nous est propre. Dans ce cas, le sentiment amoureux fait place à d’autres sentiments comme la frustration, la tristesse, l’inquiétude, qui nous indiquent des besoins non satisfaits. La pratique de l’auto-empathie, enseignée dans les ateliers d’introduction et d’approfondissement, permet de nous connecter à ce besoin insatisfait. C’est comme une boussole pour retrouver le chemin vers l’amour inconditionnel, pour soi comme pour l’autre, qui est toujours là au-delà des sentiments passagers, c’est l’amour en tant que besoin.

L’amour en tant que besoin est ainsi une ressource qui nous habite continuellement. Étant inconditionnel, il ne dépend pas de ce qui se passe dans le moment. C’est nous qui le quittons qui n’arrivons plus à l’incarner, ce n’est pas l’amour qui nous quitte ! C’est une force puissante qui nous permet de dire « non » ou « stop » dans le respect. Et très important : l’amour ne dépend de personne en particulier, mais est activé dans une multitude de liens si je suis disponible à le laisser être. Il peut donc être comblé d’une infinité de manière, avec nous-mêmes, d’autres personnes ou avec la nature.

 

Une situation réelle est présentée dans la section « Tranche de vie » plus bas.

Ressource et inspiration (avec beaucoup d’humour): vidéo de Marshall B. Rosenberg (en anglais), « Do you love me?» https://youtu.be/otynMEeMStg